Nouveaux sommets

Monthly House View - Mars 2025 - Télécharger ici 

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche n’a pas déçu l’attention des médias avec notamment une position agressive sur la mise en oeuvre des taxes douanières qui a surpris de nombreux experts géopolitiques. « Frapper d’abord, discuter plus tard » semble être son nouveau mantra, comme en témoignent les réactions initiales du Canada et du Mexique, qui suggèrent un potentiel virage vers une coopération accrue sur les questions d’immigration et peut-être une forme d’allégeance à son administration. La question cruciale reste de savoir si les politiques de croissance finiront par triompher des mesures protectionnistes.

INFLATION : DEVONS-NOUS NOUS INQUIÉTER ?

Une guerre tarifaire à grande échelle, menant à une escalade incontrôlée et des taxes douanières durables, ne profite à personne, surtout pas aux consommateurs américains. Bien que le pic d’inflation de janvier ait suscité quelques préoccupations, il était principalement dû à des facteurs saisonniers, similaires au regain d’inflation que nous avons connu au premier trimestre 2024. Les attentes d’inflation des consommateurs plus élevées font les gros titres, bien que cette augmentation soit notablement influencée par des biais politiques, en particulier parmi les électeurs démocrates. L’impact potentiel des taxes douanières reste une préoccupation majeure pour les investisseurs. Malgré la volatilité du marché et les gros titres négatifs, les actions américaines ont atteint un nouveau sommet en février, soutenues par la stabilisation des rendements obligataires et une saison des résultats robuste avec une amélioration des marges des entreprises. Cela renforce notre confiance dans le maintien d’une position pro-risque dans nos portefeuilles.

EUROPE : PEUT-ELLE MAINTENIR SON ÉLAN ?

Malgré les turbulences entourant les droits de douane, l’Europe s’est imposée comme le deuxième marché actions le plus performant cette année, l’EURO STOXX 50 atteignant un plus haut de 25 ans, principalement en raison de la réévaluation des valorisations. La résolution du conflit en Ukraine et une réforme du frein à l’endettement en Allemagne sont deux catalyseurs qui pourraient stimuler la surperformance continue des actions européennes. Le scénario optimiste pour les actions européennes repose sur trois facteurs : des valorisations attractives par rapport aux autres marchés, un euro plus faible qui devrait favoriser la croissance des bénéfices, et une politique monétaire accommodante. Cependant, l’Europe a besoin de trois éléments supplémentaires : une amélioration continue des données macroéconomiques, une reprise de la croissance des profits, et un retour des flux d’investissement. Avec une croissance bénéficiaire de seulement 2 % au quatrième trimestre pour l’Europe contre 11 % pour les États-Unis, l’écart entre les deux régions parle de lui-même. Nous attendons des catalyseurs supplémentaires avant de réviser nos perspectives.

CHINE : SIGNES DE REPRISE

Parmi les principaux indices boursiers, le Hang Seng a été, jusqu’à présent, le meilleur performeur en 2025. Les droits de douane de 10 % annoncés sur la Chine sont dans la fourchette basse attendue par les marchés. De plus, les avancées technologiques de la Chine dans l’Intelligence Artificielle (IA), illustrées par DeepSeek, ont entraîné une forte hausse des actions technologiques chinoises. Nous voyons également des signes positifs dans l’économie en général : les ventes de véhicules ont atteint de nouveaux sommets, les recettes du box-office de la Golden Week chinoise ont été les plus élevées jamais enregistrées, et les prix de l’immobilier dans les nouvelles ventes de maisons s’améliorent enfin. Francis Tan, notre Chief Strategist pour l’Asie, reste optimiste, suggérant que cela pourrait être le début d’une amélioration prolongée mais graduelle pour la Chine et le reste de l’Asie.

OR : UNE ASCENSION FULGURANTE

Pendant ce temps, l’or a dépassé son pic d’octobre, atteignant de nouveaux sommets. Les dernières données du World Gold Council indiquent que les banques centrales ont acheté plus de 1 000 tonnes d’or en 2024 pour la troisième année consécutive. La Banque populaire de Chine a repris ses achats d’or en novembre après une pause de six mois, visant à diversifier ses réserves. Au-delà des institutions officielles, les avoirs des ETF en or en Chine ont atteint un niveau record, reflétant un intérêt généralisé des investisseurs. De plus, la Chine a récemment annoncé que les assureurs peuvent désormais investir jusqu’à 1 % de leurs actifs en or, augmentant davantage la demande. Nous restons positifs sur l’or, car ce changement structurel de la demande mondiale est peu susceptible de s’estomper de sitôt.

Information importante

Monthly House View, 21.02.2025. - Extrait de l'Editorial

04 mars 2025

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